Trop longtemps étiquetée « C’est dans votre tête », la douleur chronique est à présent reconnue par l’OMS comme une maladie à part entière dont l’origine est multifactorielle et l’expérience, personnelle. Les soignants qui la prennent en charge doivent tenir compte des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux qui la caractérisent et se doter d’habiletés pour dépister ce qui la détermine.

Entrainant chez les patients qui en sont atteints une importante détresse émotionnelle manifestée par de l’anxiété, de la dépression, de la peur ou bien encore des troubles du sommeil, la douleur chronique va faire naitre des croyances et entrainer des attitudes qui vont les conduire à des comportements inadaptés impactant non seulement leurs capacités fonctionnelles, leur vie quotidienne mais aussi leurs interactions sociales.

Ces phénomènes de protection mis en place pour contrer la douleur chronique vont peu à peu enfermer le patient dans ce mode de fonctionnement et une tendance à la catastrophisation par exemple, n’aura de cesse de s’accroitre. Imaginant des scénarios catastrophes, le patient intensifie ses douleurs mais provoque aussi des comportements douloureux, de la détresse émotionnelle, des évitements et du handicap desquels pourront découler de la dépression, de l’incapacité, de l’algophobie, de la kinésiophobie ou bien encore de l’évitement.

La compréhension des mécanismes de la douleur chronique et la reprise de contrôle des différents facteurs associés auront pour but de redonner au patient un rôle actif où il pourra expérimenter ses capacités à modifier son comportement pour réduire les symptômes douloureux.